La Pâque rejette l'idolâtrie
Pessah Sheni (la seconde Pâque) mentionnée dans la Paracha Behaalotekha soulève de nombreuses questions. Au cours de la deuxième année suivant l'exode d'Égypte, alors que le Tabernacle avait déjà été érigé, les Israélites ont reçu le commandement particulier d'observer le sacrifice de Pessah. Cela signifie qu'ils ne doivent pas se contenter du sacrifice de Pessah accompli en Égypte le jour de la fête. Cela signifie qu'il ne faut pas se contenter du sacrifice de Pessah accompli en Égypte la veille de l'Exode, mais qu'il faut ajouter un autre sacrifice de Pessah. La question se pose : pourquoi ?
La nécessité de ce commandement singulier devient évidente lorsque l'on considère le contexte historique. La fête de Pessah, telle qu'elle apparaît dans la Bible, fait souvent suite à des cas d'échec du peuple liés au culte des idoles.
Par exemple, dans la Paracha Bo, pendant la première fête de Pessah, le commandement était le suivant : " Prélevez ou achetez pour vous-mêmes des moutons pour vos familles et égorgez le sacrifice de Pessah ". Les sages ont interprété ce commandement comme un appel à se détourner de l'adoration des idoles. Ce schéma souligne l'importance de la deuxième fête de Pessah dans la Paracha Behaalotekha.
Notre Paracha, Paracha Behaalotekha, trouve le peuple au lendemain de l'incident du Veau d'or - un acte d'adoration d'une idole. Il était impératif que le peuple se purifie de cette transgression. C'est pourquoi la fête de Pessah mentionnée dans notre Paracha a été célébrée, servant d'outil puissant de purification et de renouveau spirituel.
L'agenda caché de Pessah
Dans notre paracha, nous voyons la mention déroutante de plusieurs personnes dont le texte nous dit qu'elles étaient impures parce qu'elles étaient entrées en contact avec un cadavre (c'est ce que l'on appelle "l'impureté de l'âme"). Nous savons qu'une personne qui a touché un cadavre humain ne peut pas participer à l'offrande du sacrifice de Pessah. C'est pourquoi ce groupe d'individus impurs vient trouver Moïse et lui demande de lui donner la possibilité de célébrer la fête de Pessah après s'être purifié. Nous pourrions penser que Moïse aurait dû leur répondre en disant : "ceux qui sont exemptés sont exemptés". En d'autres termes : pourquoi devriez-vous vous inquiéter de ne pas pouvoir offrir le sacrifice de Pessah ? Vous êtes exemptés ! Mais Moïse a compris le désir du groupe impur d'offrir le second sacrifice de Pessah parce que le sacrifice de Pessah est considéré comme si l'on quittait à nouveau l'Égypte, et quitter l'Égypte signifie rejoindre le destin national (nous devrions donc comprendre le désir des impurs comme étant de rejoindre le destin national d'Israël par la pratique du sacrifice de Pessah).
L'élection du peuple d'Israël est la base du don de la Torah.
Après la deuxième fête de Pessah vient la fête de Chavouot, au cours de laquelle la Torah est à nouveau reçue. Il s'avère qu'une personne qui était impure et qui n'a pas accompli la première fête de Pessah arrive à Chavouot dans un état spirituel très préoccupant. Elle reçoit la Torah sans libération nationale, ce qui rend l'événement purement religieux sans être national. Cette position est celle du christianisme. Le christianisme a accepté la vérité de la Bible comme livre identitaire fondateur. Mais il n'a pas accepté de rejoindre le peuple d'Israël.
Le groupe d'individus exigeant une seconde fête de Pessah, malgré leur impureté, a joué un rôle crucial dans notre récit. Ils étaient justes et désireux de quitter l'Égypte (deuxième Pessa'h) avant de recevoir la Torah (Chavouot). Reconnaissant leur sérieux, le Saint, béni soit-Il, commanda à Moïse de leur ordonner d'accomplir la deuxième fête de Pessah au mois d'Iyar, avant l'arrivée de Chavouot.
L'homme, dans ses actions, peut être un partenaire du Créateur.
Nous comprenons maintenant que le mois d'Iyar recèle un potentiel énorme. Alors que le mois de Nisan signifie la rédemption du haut vers le bas - les miracles que le Saint, béni soit-Il, a accomplis pour Israël lorsqu'Il nous a rachetés d'Égypte - le mois de Iyar représente un réveil de la rédemption du bas vers le haut grâce à l'initiative des Israélites (un réveil du peuple d'Israël) qui renouvellent la fête de la deuxième Pessah.
Ce n'est donc pas un hasard si, à notre époque moderne, durant les jours de la rédemption d'Israël, les dates importantes de la libération - le jour de l'Indépendance et le jour de Jérusalem - s'alignent précisément sur le deuxième mois (Iyar). Cela souligne la rédemption en cours, catalysée par le réveil du peuple d'Israël, par l'intermédiaire de Tsahal, et par le rassemblement de notre peuple sur la terre d'Israël.
Il s'agit essentiellement de la deuxième rédemption, un concept connu sous le nom de "Itaruta De-Letata", c'est-à-dire le réveil du peuple d'Israël. Cela souligne l'importance profonde de nos actions correctes en vue d'être les partenaires du Créateur dans l'amélioration du monde.